Le 10 juin 1984, Hélène suit, devant son poste de télévision, la finale de Roland-Garros. Alors que s'approchent la fin du match et la défaite de McEnroe, elle devient de plus en plus nerveuse et ne supporte plus d'entendre Julien, son petit garçon, s'enthousiasmer devant Lindl, "le gentil", alors qu'elle rêve de voir triompher "le méchant" Mac Enroe. Pour justifier son comportement, elle ne lui adressera que ces phrases : "C'est ton père, Julien. C'est ton papa qui vient de perdre Roland-Garros".
A partir de ce jour, Julien gardera son secret toute sa vie et se fixera comme principal objectif d'être digne de son père et de devenir à son tour une star du tennis.
Tout au long du roman, s'articuleront autour du tennisman les souvenirs d'Hélène - qui la ramènent inlassablement en 1978, vers son année de fille au pair dans le Maine et sa rencontre avec la star - et les rêves de Julien. Pour faire face à la dépression de sa mère, Julien se réfugie dans la famille de ses amis, dans son club de sport et dans les articles narrant les succès et les frasques de son héros de père.
Jamais il ne cherchera à vérifier la révélation d'Hélène, ni d'ailleurs à l'infirmer, ce qui laisse le lecteur libre de son interprétation.
Arnaud Friedmann nous offre une fois encore un roman troublant, mi tendre - mi incisif, dans lequel un enfant parti à la recherche de son père aboutit finalement à la rencontre de sa mère. Entre imaginaire et réalité, les chapitres s'enchaînent avec rythme et de nombreuses références nous font revivre l'époque. Un très bon roman.
Arnaud Friedmann est né en 1973 à Besançon, où il a suivi des études de lettres et d'histoire. Il a déjà publié aux éditions de La boucle à Besançon.
"Le tennis est un sport romantique" de Arnaud Friedmann est paru aux Editions JC Lattès en août 2013
J'ai aimé du même auteur :
La mélodie préférée
Le chemin au bord de la mer
Le fils de l'idole
Jeanne en juillet
Grâce à Gabriel